Innovation tertiaire : bâtiments modernes, performants et économes

Innovation tertiaire

Le décret tertiaire (Dispositif Eco Efficacité Tertiaire – DEET) impose une réduction progressive de toutes les consommations énergétiques des bâtiments tertiaires à l’horizon 2050. Cette réduction doit être de 60 %. L’enjeu est de taille pour les bâtis vieillissants qui se voient contraints à des travaux de rénovation coûteux, mais la donne n’est pas plus simple pour le neuf qui doit innover pour être sûr de correspondre au cahier des charges exigé. Heureusement, « à cœur vaillant, rien d’impossible » et le secteur en témoigne avec la création de bâtiments modernes, économes et performants.

Les enjeux de l’innovation pour les bâtiments relevant du tertiaire

Le bâtiment tertiaire peut être un commerce local ou une plus grande entreprise. Il possède différents visages, mais est toujours destiné à recevoir du public, qu’il s’agisse de salariés ou de clients.

Le décret tertiaire enjoint les plus grands bâtis du secteur tertiaire à faire des économies énergétiques et porte son attention sur certains éléments tels que :

  • le chauffage
  • la climatisation
  • l’accessibilité
  • la sécurité incendie

C’est sur eux que les efforts d’innovation des dirigeants de ces établissements doivent porter. Que ce soit dans le cadre d’une rénovation ou dans la création d’un bâtiment neuf, les objectifs sont les mêmes. Il faut réussir à optimiser l’existant et le transformer en un bâtiment basse consommation ou investir dans des matériaux dernier cri pour sortir de terre un édifice qui ne consomme presque rien.

La rénovation comme point de départ de la création d’un bâti économe

Le parc immobilier du secteur tertiaire est vieillissant. C’est d’ailleurs un problème majeur pour les acteurs de ce secteur qui savent bien que, si le décret tertiaire n’est obligatoire pour l’instant que pour les surfaces de plus de 1 000 m², il risque fort d’être généralisé au vu de l’importance que revêt la lutte contre le réchauffement climatique au niveau politique.

Comment économiser l’énergie dans ces immeubles passoires ? La rénovation énergétique semble inévitable. Bien menée, elle favorise de meilleures performances énergétiques. Ces bâtiments peuvent se doter de nouveaux systèmes de chauffage, opter pour un changement des huisseries et une isolation complète par l’extérieur.

L’innovation ne se limite pas aux matériaux que l’on va pouvoir utiliser pour réaliser les travaux d’amélioration. Cela va beaucoup plus loin et s’inscrit dans une politique de gestion du bâti à plus long terme.

Il est tout à fait possible de profiter de la rénovation d’un parking pour installer des ombrières, ces emplacements avec des panneaux solaires. De cette façon, le lieu devient un moyen phare du changement en permettant de l’autoconsommation. S’il est associé au choix d’un fournisseur en énergie verte pour l’électricité, c’est une très bonne nouvelle.

D’autres biais permettent de métamorphoser un ancien immeuble en bâtiment moderne, performant et économe. Des logiciels de gestion de la consommation peuvent rationaliser les changements opérés par la rénovation.

Le changement des process industriels, dans une usine, peut participer aussi à ce renouveau des anciens bâtis. Les usagers des bâtiments ont un impact sur leur consommation et les éduquer à de nouveaux gestes permet de la réduire.

Même si les études expliquent qu’une rénovation énergétique n’assure un retour sur investissement qu’après une vingtaine d’années, c’est un effort à mener, car elle assure la pérennité de l’entreprise. Elle favorise une plus-value importante du parc immobilier, limite l’impact de la hausse des prix des énergies et renforce positivement l’image de marque de l’établissement.

Les énergies renouvelables imposées dans les programmes neufs du secteur tertiaire

Pour les entreprises du tertiaire qui décident de créer de nouveaux bâtiments, de nouvelles obligations existent. Le décret tertiaire encourage la mise en œuvre de solutions écoénergétiques et innovantes, lors de la construction. Il exige que des technologies durables et des énergies renouvelables participent à la création d’un parc immobilier public toujours plus respectueux de l’environnement.

Les bâtis neufs qui accueillent du public doivent donc gagner des labels, tels que le BBC (Bâtiment Basse Consommation), ou des certifications, comme celle du Building Research Establishment Environmental Assessment Method (BREEAM), qui attestent d’une performance environnementale élevée.

Pour y parvenir, les maîtres d’œuvre doivent impérativement intégrer les énergies renouvelables dans leur cahier des charges. Les systèmes de panneaux solaires, les pompes à chaleur géothermiques et les éoliennes deviennent les principales sources énergétiques de ces bâtiments. Les places de parking en ombrières tendent à devenir la norme dans certains commerces et entrent tout à fait dans ce que veut mettre en place le décret tertiaire.

Les techniques de construction s’adaptent, elles aussi. Certains projets d’ERP (Établissement Recevant du Public) décident d’employer des matériaux biosourcés comme le bois massif lamellé croisé à la place du béton armé. Le but est de limiter considérablement l’empreinte carbone du lieu et de favoriser le développement d’un espace dans lequel une économie circulaire va pouvoir se développer.

La végétalisation des lieux occupe une place particulière dans ce type de projet. Toits-jardins, espace arboré autour des bâtiments : tout est pensé afin que l’endroit respire et s’inscrive dans une logique de développement durable.

Le décret tertiaire, qui sera certainement rendu obligatoire bientôt, cultive l’ambition de rendre l’ensemble des ERP du territoire économes en énergie et performants. Différents moyens permettent d’atteindre les objectifs de ce texte. Une rénovation énergétique peut transformer un ancien bâti passoire en un modèle de bâtiment BBC, grâce à des technologies innovantes d’isolation, de chauffage ou de climatisation. La construction avec des matériaux biosourcés permet d’aller encore plus loin et fait entrer le secteur tertiaire dans le monde de demain avec des immeubles en bois, inscrits dans des lieux végétalisés et entièrement tournés vers la sobriété énergétique.